Après deux années complexe liées à la remontée brutale des taux d’intérêt et un net ralentissement des ventes, le marché immobilier français retrouve en 2025 un rythme plus serein. Les chiffres le confirment : d’après les Notaires de France, près de 892 000 transactions dans l’ancien ont été réalisées sur douze mois glissants fin avril, un volume inférieur au record de plus d’un million atteint en 2022, mais en progression par rapport aux périodes de blocage connues en 2023 et 2024.
Les prix, eux, dessinent un paysage contrasté. À l’échelle nationale, ils affichent une légère hausse de 0,4 % sur un an au premier trimestre 2025. Les appartements progressent de 0,7 % et les maisons de 0,3 %. En province, la tendance est un peu plus soutenue, avec +0,7 % en moyenne, alors qu’en Île-de-France les valeurs reculent légèrement, de l’ordre de –0,3 % (appartements presque stables, maisons en baisse d’environ –1,1 %). Ces évolutions marquent un atterrissage en douceur : le temps des flambées est révolu, mais la correction reste mesurée et très dépendante de la localisation et de la qualité des biens.
L’un des moteurs de ce rééquilibrage est l’assouplissement du crédit. Après avoir culminé autour de 4,2 % fin 2023, les taux moyens des prêts immobiliers sont redescendus vers 3,1 % au printemps 2025 selon l’Observatoire Crédit Logement et la FNAIM. Les banques rouvrent progressivement l’accès aux financements longs, jusqu’à 25 ans pour les dossiers solides, ce qui redonne du pouvoir d’achat aux ménages. D’après les Notaires de France, une famille type peut désormais financer environ 84 m² dans l’ancien, soit une amélioration de près de 8 % sur un an.
La performance énergétique reste un critère incontournable. Les logements classés G sont déjà pénalisés par des restrictions de location et ceux classés F le seront à leur tour en 2028. Conséquence : les biens mal notés subissent des décotes pouvant aller de 10 à 20 % s’ils ne sont pas rénovés, tandis que les logements performants se vendent plus rapidement et au meilleur prix. Pour un vendeur, anticiper une rénovation peut sécuriser la transaction ; pour un acquéreur, intégrer le coût d’éventuels travaux dans le budget est devenu essentiel.
À côté de ces grands axes, d’autres tendances se dessinent. L’investissement locatif reste attractif, notamment via le statut de loueur meublé non professionnel ou le régime réel, même si les dispositifs de défiscalisation comme le Pinel se réduisent. Le marché du neuf demeure freiné par la hausse des coûts de construction, mais les aides à la rénovation et les programmes bas carbone gagnent du terrain. Le télétravail continue par ailleurs de soutenir la demande pour les maisons avec jardin ou les appartements spacieux situés en périphérie des grandes villes.
En 2025, le marché immobilier français offre donc un visage plus équilibré : des taux de crédit autour de 3 %, des prix globalement stables et un rôle central donné à la qualité énergétique. Pour réussir un projet, qu’il s’agisse d’acheter, de vendre ou d’investir, la clé reste de bien s’informer, de positionner son prix ou son budget avec justesse et de se faire accompagner par des professionnels capables de conjuguer expertise locale et vision nationale.